Dans nos derniers articles, Thierry Galais nous présentait la mention complémentaire « Art de la cuisine allégée« , qu’il a mise en place au lycée hôtelier Jean d’Arc Saint Ivy de Pontivy, avant de rendre hommage à Patrick Burger, pionnier de la cuisine bien-être en thalassothérapie.
Aujourd’hui, il nous explique ce qui est pour lui le plus difficile à enseigner en matière de cuisine santé et allégée.
A gauche : Thierry Galais, à Brides-les-Bains.
«Je crois que la chose la plus difficile à enseigner, c’est la cuisson, la maîtrise du feu. Nous n’utilisons pas de matières grasses, qui permettent de saisir, de récupérer les sucs, source de jus. Nous travaillons les cuissons en démarrant à froid, en montant doucement à température, et nous élaborons les jus et les sauces en même temps que la cuisson. Une fois la viande arrivée à juste cuisson, pas besoin de la laisser reposer ; le jus doit donc être prêt en même temps que la cuisson.
Ce qui est également compliqué à maîtriser, c’est le travail des produits uniquement pendant leur saison. C’est une contrainte indispensable pour produire une cuisine allégée et savoureuse. Un abricot par exemple, s’il est parfaitement à point, n’a besoin d’aucun ajout, d’aucun apport de sucre pour être travaillé. Nous essayons de valoriser ce que peuvent donner les fruits et légumes produits en saison et mûris naturellement.
Notre objectif, et cela peut être difficile, c’est de faire comprendre aux élèves qui viennent de restaurants gastronomiques que nous pouvons réaliser une cuisine goûteuse et gourmande sans matières grasses. Nous devons faire disparaître leur scepticisme sur la cuisine bien-être. Je leur démontre que techniquement, il est possible faire une cuisine savoureuse et allégée. Cela passe par une connaissance parfaite de la variété des produits et des techniques de cuisson.
Le savoir inné sur la cuisine bien-être n’existe pas : il faut tester, expérimenter sans cesse. C’est aussi cela, notre travail : modéliser cette recherche pour qu’elle soit enseignée et transmise.»